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ADRIC, ou quand l’IA assiste l’humain pour détecter les défauts de pièces industrielles
L’acronyme ADRIC signifie : Automatic Defect Recognition in Industrial control. Ce projet a vu le jour dans le cadre de l’appel à projets 2019 du Plan Marshall. Pas moins de cinq partenaires se sont associés pour développer ce programme: X-RIS, Euresys et Optrion du côté industriel ; et l’IPSGroup de l’UCL et SystMod de l’ULG pour l’apport scientifique.
Planifié sur 4 ans, le projet ADRIC représente un investissement de 3.000.000 € dont 30 % sont en provenance des entreprises et 70 % des pouvoirs publics.
Pour mieux comprendre de quoi il s’agit, nous avons rencontré Christophe Greffe qui coordonne le projet pour X-RIS.

 

Concrètement, quel est l’objet de ce projet ADRIC ?

CG : L’objectif est de permettre la détection automatique de défauts dans des pièces lors du contrôle qualité dans le processus industriel. Très concrètement, chez X-RIS, nous réalisons des images de radiographie de pièces. Cela peut être une aube de turbine ou de réacteur. Actuellement, c’est un opérateur humain qui est en charge d’observer ces images. Chaque cliché doit être analysé. Outre le fait que ces images peuvent être nombreuses (certains systèmes radiographient une pièce toutes les 15 minutes en réalisant un cliché à la minute), cet examen peut également prendre jusqu’à 5 minutes, soit 5 fois plus de temps que la prise du cliché. En d’autres termes, l’opérateur passe ses journées à regarder des images d’aubes. Ce qui n’est pas, en soi, un métier très amusant, et ce qui n’est pas propice à une concentration optimale pourtant nécessaire dans ce domaine.
Ce sont nos clients qui se sont tournés vers nous pour nous demander s’il serait possible de trouver un procédé plus efficace. Nous nous sommes engagés dans ce projet ADRIC avec la volonté de trouver une solution plus automatique pour détecter les défauts des pièces industrielles.

Il est important de clarifier un des aspects. Il ne s’agit pas de remplacer un opérateur par une machine. L’intelligence artificielle a ses limites et est loin d’être infaillible. Disons que dans 90% des cas, quand il s’agit de « défauts classiques », elle est tout à fait fiable. Pour le reste, la machine peut communiquer ses doutes à l’opérateur et c’est ce dernier qui procédera aux analyses plus pointues et plus spécifiques.

De cette façon, l’opérateur humain peut se concentrer sur des situations où il a une vraie valeur ajoutée, à savoir les cas où l’intelligence artificielle devient inutile. Au lieu de passer sa journée à toujours regarder la même pièce et voir les mêmes défauts, il consacre son temps à analyser des cas un peu plus subtils où la machine est mise en échec.
C’est là l’essence du projet ADRIC : développer une solution d’intelligence artificielle qui permet de voir des défauts dans une image de radiographie de manière automatique et en mettant un coefficient de certitude sur chaque prédiction de la machine.

 

Quels ont été les résultats pour X-RIS en termes de développement économique ?

Du côté de X-RIS, les résultats ont été assez notables. Le projet avait deux aspects. D’un côté, la construction d’une machine pour réaliser la prise de clichés de manière automatique et rapide. Et de l’autre, le développement d’un logiciel utilisant l’intelligence artificielle.
La commercialisation démarre en général plutôt à l’aboutissement du projet. Dans ce cas-ci, en ce qui concerne le premier volet, X-RIS peut se targuer d’avoir un retour assez profitable, puisque nous sommes déjà à cinq millions € de chiffre d’affaires.
Le personnel de X-RIS a également doublé entre aujourd’hui et le début du projet pour arriver à 22 ETP en 2021.

 

 

Qu’en est-il pour les partenaires ?

Du côté industriel, il y a Euresys, une entreprise active dans la vision industrielle. Il ne s’agit pas d’un concurrent de X-RIS puisqu’ils ne font pas de rayon X. Ils ne s’adressent généralement pas à des utilisateurs finaux, mais plutôt à des intégrateurs. Ils ont développé de nouvelles cartes et des algorithmes d’intelligence artificielle.

Enfin, le troisième partenaire industriel est Optrion. Cette société développe une solution de contrôle non destructif par shearographie. C’est une caméra thermique sophistiquée utilisée pour détecter des défauts dans des matériaux composites. De leur côté, il n’y a pas encore de retour important en termes de chiffre d’affaires, mais bien en termes de développement de la technologie de contrôle qualité du matériau du futur : le composite.

Les équipes des Professeurs Geurts et De Vleeschouwer ont également bien avancé dans leur domaine avec plusieurs publications et ils nous ont fourni un apport pointu. Leur recherche a été achevée en décembre 2020 et côté industriel, la clôture du projet ADRIC est prévue en décembre 2021.

 

Quel a été l’apport du Pôle MecaTech dans le développement du projet ?

De manière générale, les entreprises ont une mauvaise vision des compétences industrielles disponibles dans leur région. Par ailleurs, elles ont souvent le nez dans le guidon. Le Pôle MecaTech apporte ce recul et offre une vue sur les partenariats possibles. Que ce soit pour des collaborations interentreprises ou même avec les centres de recherche ou universitaires.
Le Pôle MecaTech nous a permis de rentrer en contact les partenaires et monter le projet avec les personnes ad hoc.
Il s’agissait du premier projet Plan Marshal pour X-RIS. Depuis nous avons un autre projet en route.

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